Deuxième fête des moissons, et surtout sabbat de l’équinoxe d’automne, Mabon marque un nouveau tournant dans la roue de l’année. Fêté entre le 20 et le 23 septembre (le 23 septembre cette année !), c’est un moment d’équilibre parfait entre la lumière et les ombres, la durée de la nuit et du jour étant égales ce jour là… Mais c’est aussi une fête pour remercier de l’abondance des récoltes qui s’achèvent, et une réflexion sur les choix qui devront être fait pour survivre à l’hiver…

Dans la tradition Celte

Jour du partage entre le haut et le bas pour les Druides, Mabon est aussi appelé « Alban Elfed » qui signifie « Lumière de l’eau« … C’est un jour qui nous invite à profiter de la lumière solaire, sans refuser le tonnerre, le vent et la brume qui sont déjà à nos portes.

Pour la petite histoire, Mabon est enlevé à Modron, sa mère, trois jours après sa naissance. Modron, fille d’Avallach, roi d’Avallon, est la Terre-Mère des Gallois. Elle est associée aux fruits, à la terre nourricière, aux eaux douces et sa douleur est si intense lorsque son fils lui est enlevé que toute vie s’éteint avec elle. Séquestré dans l’Autre-Monde, l’Annwvyng, Mabon en sera délivré par Kulhwch et les chevaliers du roi Arthur et pourra reprendre sa fonction de dieu guérisseur protecteur des sources (c’est une autre version du mythe de Perséphone !). Heureuse, Modron redonnera vie à la terre au cycle suivant…

Les intentions de Mabon

Jour d’équilibre et d’harmonie, nous entrerons dès le lendemain dans la saison sombre, où la nuit prendra au fur et à mesure le pas sur le jour… La Nature se part de ses plus belles couleurs avant de les laisser tomber au sol… Et à son exemple, il est temps de remercier et de faire un tri, de revenir à l’essentiel et de lâcher prise…

Chaque saison cache une énergie à transformer et la sagesse se cache dans les histoires qui se murmurent à la lisière, au creux des forêts ou de bosquets sauvages… A nous de nous réapproprier les traditions pour les tisser dans une pratique qui nous appartiennent !

Nous venons de récolter les dernières graines, et il faut songer à préparer la terre pour que celles-ci puissent germer au printemps. Il est de notre responsabilité de faire fructifier ce que nous avons reçu : personne d’autre ne le pourra ! C’est une période d’intériorisation et de bilan. On entre dans le signe de la balance, et avec elle, nous pouvons juste prendre conscience que nous avons besoin de l’obscurité pour vivre la lumière, que nous vivons un automne à l’extérieur alors que nous sommes à l’aube d’un cheminement intérieur… Nous avons autant besoin de l’effervescence des récoltes que d’introspection et de retrouvailles avec nous-même.

Quelques idées de rituels…

En ce jour de Mabon, il est temps de laisser infuser les bienfaits de l’été, de se défaire de ce qui n’a plus lieu, de faire le tri, une nouvelle fois, entre ce que l’on garde et qui est nécessaire, et ce qu’il est bon de laisser de côté. Il est temps de préparer la terre pour la saison qui suit, ranger le jardin, fouiner et mettre la terre au repos, la remercier pour ce qu’elle nous a offert dans l’année…

Les idées de rituels ne manquent pas, mais avant tout, prenez le temps de mettre le nez dehors, de contempler, d’accepter. Un temps pour soi, pour faire le point, remercier pour les bienfaits de la saison qui s’est écoulée, et puis songer à ce dont nous avons besoin de nous défaire. On peut choisir de jolies feuilles, à terre, et inscrire dessus ce qui pèse encore lourd et que nous voulons voir disparaître. Les enterrer ou les brûler aide à finaliser le processus.

On peut prendre le temps de récolter ce qui a encore lieu, graines, pommes, et pourquoi pas les transformer. Coulis, gelées, ou que sais-je, nous serons content cet hiver d’ouvrir un bocal parfumé aux odeurs de l’été !

Un peu de rangement dans le quotidien, une décoration liée à des éléments que vous aurez trouvé lors de votre balade, quelques courges et bougies, en se débarrassant des énergies stagnantes avec un bâton de sauge ! Nous allons passer de plus en plus de temps dans notre intérieur dans les mois à venir et rendre son nid douillet et confortable devient nécessaire…

Les plantes alliées…

Toutes les plantes réchauffantes qui aideront nos organes d’élimination, particulièrement les poumons et le gros intestin associés à ce cycle dans la médecine traditionnelle chinoise, seront d’une grande aide en ce début d’automne.

Le Basilic apporte sa protection aux angoissés, et il favorise l’accès au spirituel. Il aide à rétablir la communication lorsque l’Intérieur est pacifié. Antispasmodique, stomachique, carminatif, il purge la sphère pulmonaire.

Le Genévrier aide à retrouver la persévérance et la stabilité intérieure. Il réconforte lorsqu’on cherche le chemin de l’essentiel… Diurétique et antiseptique, il va aider le mouvement des fluides.

Le Souci apporte l’harmonie et apaise les passions. Il aide à prévoir et à se réguler selon les rythmes de la nature. Il aide autant la sphère digestive que respiratoire, les deux grands organes de l’élimination de cette saison.

Emblème de la tempérance, le Thym est une plante revigorante, tant sur le plan physique que psychique. Tonique, aromatique, il réveille l’appétit, ouvre la digestion et aide la sphère pulmonaire.

La Verveine officinale était sacrée pour les Anciens. Elle servait à balayer, nettoyer et purifier les autels. C’est la plante du lâcher-prise. Elle aide à être en paix avec soi-même. Elle calme, régule et soulage. Elle facilite la digestion et protège le foie.

Prenez bien soin de vous, la roue tourne, les ombres avancent, une petite cure de nettoyage pour accompagner le changement, et quelques plantes pour booster l’immunité ne seront pas de trop !

Bibliographie : « Les Dames du Graal » de Jean Markale, « Lune Bleue » n°16, « Les fêtes druidiques contemporaines », « Energetic herbalism » de Kat Maie